Les besoins en bois d’œuvre sont immenses, mais tant
l’organisation des Alliés que celle de la France sont mal adaptées à cette
situation. La concurrence entre pays producteurs de bois est
acharnée et tend à nuire aux intérêts des pays alliés dans la guerre.
Après négociations en février et mars 1916,
une convention est signée à Londres entre français et belges «dans le but, tant
de se procurer en commun les bois de construction nécessaires aux besoins des
armées alliées (Angleterre, Belgique, France), que d'acquérir économiquement
lesdites marchandises en provenance directe des pays d'exportation». La Commission
Internationale d'Achats de Bois (C. I. A. B) est installée. Elle permettra
l’importation en France de plus de 1 600 000 stères de bois de toutes essences.
En raison de la guerre sous-marine à outrance des allemands et à l'utilisation prioritaire des bateaux pour acheminer matériels et troupes, les importations de bois vont
considérablement diminuer.
Le 15 novembre 1916, britanniques et français signent
une convention de mise à disposition gratuite de coupes forestières françaises
à exploiter par les bûcherons du Corps Canadien de Foresterie (C.F.C). Ce Corps va croître en nombre et conduire, le 3 mai 1917, à la création du Comité
franco-britannique des bois de guerre. Ce Comité est chargé de régler toutes les questions de
détail relatives aux opérations forestières. Il tient sa première séance le 23
mai 1917.
En France, chaque spécialité militaire (génie, aviation, artillerie) est autonome pour se procurer les bois nécessaires à ses propres besoins, ce qui génère une concurrence acharnée entre les acheteurs et par voie de conséquence spéculation et flambée des prix. Aussi est-il décidé de créer un Service général de ravitaillement en bois.
Par décret du 3 juillet 1917 est créé le Comité général des bois, complété les 3 et 4 août par celle de l’Inspection Générale du service des Bois (I.G.B), rattachée au Ministère de l'Armement et des Fabrications. Ainsi était constitué l'organisme qui, à partir du mois d'août 1917 et jusqu'à la fin des hostilités, centralisa toutes les opérations relatives aux approvisionnements de bois d'œuvre pour les armées et pour les services publics.
Le gouvernement belge, puis le gouvernement américain lors de l’enrôlement
de ses Régiments de Foresterie adhéreront au Comité franco-britannique des bois de guerre, avant d’être admis à y siéger. Le 26 septembre 1917, il prendra le nom de Comité Interallié des Bois de Guerre (C.
I. B. G.)
A l'Armistice, le C. I. B. G. avait pu acquérir ou
obtenir la cession d'environ 5,2 millions de mètres cubes de bois prélevés sur
la forêt française, dont 3 millions à exploiter par les compagnies canadiennes
et le reste par les bûcherons américains. Dans les Landes, les acquisitions ont
porté sur un total d'environ 1 700 000 pins maritimes (environ 1 million dans
le pays de Born), d'une valeur de 46 millions de francs.
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