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dimanche 1 mai 2016

LE CORPS CANADIEN DE FORESTERIE (C.F.C)

Les britanniques, touchés dès février 1916 par les problèmes d’acheminement du bois, demandent aux canadiens qu’un bataillon de foresterie soit rapidement recruté et envoyé en Grande Bretagne pour exploiter les forêts. Le 224ème  Bataillon de foresterie composé de 1 609 hommes est constitué et les premiers bûcherons débarquent en Angleterre en avril 1916.

La France ayant mis à disposition des britanniques des parcelles, le 238ème Bataillon de foresterie est enrôlé et arrive via l’Angleterre en septembre 1916. Puis viendra le tour du 242ème en novembre 1916 et du 230ème en janvier 1917.

En octobre 1916, le Corps Canadien de Foresterie (C.F.C) est créé sous les ordres du Général McDougall et il absorbe les 2 premiers bataillons. Les 4 Bataillons initiaux sont dissous et les hommes répartis dans les nombreuses compagnies du Corps Canadien de Foresterie.
Alexander MacDougall
Par convention du 15 novembre 1916, la France autorise la venue de 10 compagnies canadiennes de foresterie soit 2 200 hommes. Les bois exploités le seront pour leurs propres besoins.
46 compagnies, qui travailleront à 50% pour les besoins français, seront ajoutées par la convention du 18 janvier 1917.

A l’Armistice, le Corps Canadien de Foresterie comportera 101 compagnies, 41 œuvrant en Grande-Bretagne et 60 en France. 

Son effectif total, incluant les personnels attachés (auxiliaires étrangers et prisonniers), est d'environ 32 000 hommes et officiers. 

Les effectifs en France seront de 12 100 hommes et officiers, 1 800 auxiliaires (asiatiques et russes) et 5 600 prisonniers allemands soit un total de 19 500 hommes.


Les Compagnies canadiennes de foresterie en France sont affectées dans quatre groupes géographiques :
- la zone des armées, comprenant les District 9 et 10
- le groupe du Centre, comprenant les Districts 1 et 2
- le groupe du Jura, comprenant les Districts 5 et 6

- le groupe de Bordeaux, comprenant les Districts 4 et 12.
Implantation des Districts et des Compagnies 
Le Commandement du District N°12 gère les unités de la Gironde et du nord des Landes. Initialement basé à Bordeaux, il est déplacé à Facture lors de l’arrivées des unités dans les Landes et la création du District N°4 avec son quartier général à Dax.

Quatorze compagnies canadiennes (dont 9 dans le pays de Born) seront implantées dans les Landes soit environ 3 100 hommes. La taille des compagnies est en  moyenne de 3 à 6 officiers, 170 à 230 hommes et 70 chevaux.



Compagnies du C.F.C dans le Landes 
La première compagnie dans le massif forestier aquitain se posera à La Sauzousse près d’Arès, en Gironde. 
Lesperon sera la première implantation canadienne dans les Landes en octobre 1917.


Camp de forestiers canadiens près de Parentis-en-Born

BESOIN VITAL EN BOIS D'OEUVRE

Les besoins en bois d’œuvre sont immenses, mais tant l’organisation des Alliés que celle de la France sont mal adaptées à cette situation. La concurrence entre pays producteurs de bois est acharnée et tend à nuire aux intérêts des pays alliés dans la guerre.
Après négociations en février et mars 1916, une convention est signée à Londres entre français et belges «dans le but, tant de se procurer en commun les bois de construction nécessaires aux besoins des armées alliées (Angleterre, Belgique, France), que d'acquérir économiquement lesdites marchandises en provenance directe des pays d'exportation». La Commission Internationale d'Achats de Bois (C. I. A. B) est installée. Elle permettra l’importation en France de plus de 1 600 000 stères de bois de toutes essences.
En raison de la guerre sous-marine à outrance des allemands et à l'utilisation prioritaire des bateaux pour acheminer matériels et troupes, les importations de bois vont considérablement diminuer. 
Le 15 novembre 1916, britanniques et français signent une convention de mise à disposition gratuite de coupes forestières françaises à exploiter par les bûcherons du Corps Canadien de Foresterie (C.F.C). Ce Corps va croître en nombre et conduire, le 3 mai 1917, à la création du Comité franco-britannique des bois de guerre. Ce Comité est chargé de régler toutes les questions de détail relatives aux opérations forestières. Il tient sa première séance le 23 mai 1917. 
En France, chaque spécialité militaire (génie, aviation, artillerie) est autonome pour se procurer les bois nécessaires à ses propres besoins, ce qui génère une concurrence acharnée entre les acheteurs et par voie de conséquence spéculation et flambée des prix. Aussi est-il décidé de créer un Service général de ravitaillement en bois.

Par décret du 3 juillet 1917 est créé le Comité général des bois, complété les 3 et 4 août par celle de l’Inspection Générale du service des Bois (I.G.B), rattachée au Ministère de l'Armement et des Fabrications. Ainsi était constitué l'organisme qui, à partir du mois d'août 1917 et jusqu'à la fin des hostilités, centralisa toutes les opérations relatives aux approvisionnements de bois d'œuvre pour les armées et pour les services publics.
Le gouvernement belge, puis le gouvernement américain lors de l’enrôlement de ses Régiments de Foresterie adhéreront au Comité franco-britannique des bois de guerre, avant d’être admis à y siéger. Le 26 septembre 1917, il prendra le nom de Comité Interallié des Bois de Guerre (C. I. B. G.)
A l'Armistice, le C. I. B. G. avait pu acquérir ou obtenir la cession d'environ 5,2 millions de mètres cubes de bois prélevés sur la forêt française, dont 3 millions à exploiter par les compagnies canadiennes et le reste par les bûcherons américains. Dans les Landes, les acquisitions ont porté sur un total d'environ 1 700 000 pins maritimes (environ 1 million dans le pays de Born), d'une valeur de 46 millions de francs.